Le Canal, l’Instrument de Dieu

Il y a dans la vie de celui qui est utilisé par Dieu en tant que Canal ou Instrument de Dieu une forme de dualité : une propension à aller vers le haut et une autre propension à aller vers le bas.

 

Plusieurs paroles de l’Ecriture  expliquent ce qui peut sembler de prime abord comme une contradiction apparente:

 

« Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. » (Matthieu 25:30)

« Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire. » (Luc 17:10)

« Recevez-le donc dans le Seigneur avec une joie entière, et honorez de tels hommes. » (Philippiens 2:29)


En réalité, ces versets ont de commun qu’ils parlent tous des serviteurs de Dieu, les canaux de Dieu, mais diffèrent selon la vision de celui qui voit l’instrument de Dieu.

 

Dieu tout d’abord en rejetant « le serviteur inutile » nous montre là qu’il n’admettra dans son Royaume que tout serviteur « utile ». « Utile » dans le sens qu’il Lui a rapporté quelque chose dans son œuvre sur terre.

 

A l’opposé, le canal lui-même doit se voir comme un « serviteur inutile ». Contradiction ? Non. « Inutile » aussi dans le sens que son œuvre ne lui rapporte pas quelque chose (un gain, une gloire) en propre.

 

Enfin, le peuple de Dieu dans son ensemble doit avoir cet homme qui est utilisé par Dieu en considération.

 

Il en ressort qu’il n’y a donc aucune contradiction entre ces versets mais en réalité une complémentarité par laquelle la Bible veut rappeler un équilibre que tout serviteur, canal de Dieu devrait avoir : ni se considérer trop bas, ni se considérer trop haut. Pourquoi est-ce que j’utilise ce terme « trop » mais parce que la Bible elle-même l’utilise :

« Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de n’avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun. » (Romains 12:3)


Et ce terme « trop » a attrait à de la mesure, à un certain équilibre. « trop » parce qu’en toutes ces choses c’est Dieu qui est à l’œuvre, ce qu’il ne faut pas oublier, qu’on soit l’instrument de Dieu ou qu’on soit ceux qui en bénéficient c’est-à-dire le peuple de Dieu.

Malheureusement, le verset de Philippiens 2 :29 cité plus haut a, somme toute, semblé justifier un certain nombre d’abus dans les rapports entre le peuple de Dieu et la personne utilisée comme canal  de Dieu. Jusqu’à quel niveau devons nous « honorer de tels hommes » ?

 

En réalité, un premier problème nait lorsque le canal se juge lui-même digne de certaines éloges. Par conséquent, il ne croit plus vraiment nécessaire de rendre pleinement gloire à Dieu pour ce qui est fait, mais estime que d’une manière ou d’une autre il les mérite. C’est donc l’instrument qui à un moment donné pense qu’il peut être à lui seul l’instrument et celui qui attrape l’instrument pour agir. Consciemment ou inconsciemment, il s’attribue des mérites qui ne reviennent en réalité qu’à Dieu seul.

 

Dans cette prescription que Dieu donne de considérer et respecter Son instrument il y a alors naturellement des limites. Et si le peuple de Dieu les applique, cela aiderait surement tout instrument de Dieu à se reprendre, s’il était pris d’une folie passagère ou durable de se considérer réellement comme quelque chose en lui-même.

 

Rappelez-vous cependant que j’ai parlé d’équilibre, donc il ne s’agit pas de tomber dans l’extrême opposée c’est-à-dire « piétiner » les serviteurs de Dieu, ce en quoi naturellement Dieu ne prend aucunement plaisir. Un certain nombre de précautions sont donc  à prendre :

 

Par exemple, il est recommandé aux enfants de Dieu d’éviter une trop grande dépendance vis-à-vis d’un homme de Dieu ou un canal de Dieu.  Nous devons entièrement dépendre de Dieu et de Dieu seul. Si Dieu passe à travers un canal pour nous, nous devrions avoir les ressources spirituelles pour que Dieu agisse directement pour nous aussi à d’autres moments.

 

Il faut par ailleurs éviter les amalgames : il pourrait arriver qu’un homme de Dieu soit extraordinairement utilisé, comme si nous voyions au travers de lui véritablement Jésus lui-même à l’œuvre comme aux temps de sa chair. Cela est possible. Et peut être même le verrons-nous de plus en plus sur cette terre maintenant que nous approchons les temps de la fin. Mais il ne faut jamais comparer le disciple au Maître Parfait : Dieu.

 

Il faut éviter toutes formes de considérations du canal si hautes au point d’oublier sa faillibilité, sa faiblesse ou de refuser de voir ses erreurs quand il en commet de criardes. Souvenez-vous de la faillibilité de l’instrument de Dieu pas pour l’accabler mais pour le soutenir dans la prière.

 

Toutefois, que l’instrument de Dieu lui-même ne voit pas en sa faillibilité un prétexte et une porte ouverte pour pécher ! En principe qui mieux  que le berger devrait appliquer ce principe de Jacques  4 :7 « résistez au diable, et il fuira loin de vous. ». Si le berger ne sait pas résister à l’attaque, alors inutile de demander aux brebis de le faire !

 

Soyez bénis

 

Pr. Elisée Kouakou

 

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